#15 Qu'attendre des marchés financiers en 2021 ?
2021, the everything bubble ? On fait le bilan de l’année 2020 et des perspectives pour cette nouvelle année
Hello,
Nous profitons de ce nouvel article pour vous souhaiter une belle année 2021. Après une année 2020 particulièrement rude et anxiogène pour beaucoup d’entre nous, nous vous souhaitons une année 2021 plus insouciante et joyeuse.
Cette pause de fin d’année nous a donné l’occasion de revenir sur une année 2020 exceptionnelle à tout point de vue pour les marchés financiers, que ce soit par la rapidité du krach de mars ou la vigueur du rebond depuis le printemps.
Alors que les médias commencent à parler de bulle sur les marchés, c’est aussi l’occasion de prendre un peu de recul sur le contexte actuel et les perspectives pour 2021.
🤔 Qu'attendre des marchés financiers en 2021 ?
2020 : On fait le bilan
Une volatilité exceptionnelle
Chaotique à tout point de vue, cette année 2020 a apporté une volatilité record sur les marchés financiers, à la baisse comme à la hausse.
En 2020, le principal indice actions américain (S&P 500) a ainsi enregistré :
5 journées de baisse de plus de 5% et 16 journées de baisse de plus de 3%
5 journées de hausse supérieure à 5% et 12 journées de hausse supérieure à 3%
La baisse la plus rapide de l’histoire avec une chute de 33% en 1 mois (entre le 21/02 et le 23/03)
Une reprise tout aussi impressionnante avec une hausse de 68% entre le plus bas de mars et fin décembre, avec de nouveaux records à la clé
En résumé, 2020, c'est un cycle boursier classique de 5 à 7 ans condensé sur une seule année.
Un nouveau paradigme
La crise sanitaire a plongé les marchés financiers dans un nouveau paradigme :
Un marché "administré" par les banques centrales ?
La réponse forte et concertée des principaux gouvernements et surtout des banques centrales a permis d’éteindre l’incendie sur les marchés et d’éviter une crise financière en plus des crises économique et sanitaire. Les banques centrales, avec la Fed et la BCE et tête, ont effectué des injections monétaires massives pour assurer la liquidité des marchés et éviter des vagues de faillites dues à un manque de trésorerie.
Les baisses de taux et programmes de rachat d’actifs des banques centrales ont été, et sont encore, un des principaux moteurs des marchés cette année. Ils expliquent les niveaux records atteints par les indices boursiers en fin d’année, donnant parfois l’impression que les marchés étaient presque administrés par les banques centrales, tant leur progression semble dépendre de la politique monétaire.
S&P 500 vs. Federal Reserve Assets :
L’essor des valeurs “stay-at-home”
Le rebond des marchés financiers après le choc de mars a été un acte en deux temps. Dans un premier temps, nous avons pu constater l’essor phénoménal des valeurs “stay-at-home” et notamment des actions de société favorisant le télétravail (Zoom, Docusign, Fiverr, Slack etc.).
Le vaccin : lueur d’espoir pour les secteurs les plus touchés
A l’automne, le deuxième acte a débuté avec les premières annonces sur l’efficacité des premiers vaccins. Ces annonces ont été accueillies par une forte hausse des marchés et un rebond spectaculaire des secteurs les plus touchés par la crise sanitaire : tourisme, événementiel, immobilier commercial, etc.
Ces deux tendances devraient perdurer cette année, dans une moindre mesure : les annonces de re-confinement et autres restrictions favorisant les valeurs “stay-at-home” et les progrès des campagnes de vaccination favorisant le rebond des secteurs touchés. Une bonne diversification sera essentielle pour éviter d’avoir sans cesse un train de retard et une performance inférieure au marché.
2021, the everything bubble ?
La fin d’année 2020 a fait naître la crainte d’une nouvelle bulle technologique. La valorisation très élevée des sociétés qui ont profité de la pandémie, l’explosion de la valorisation de Tesla, la frénésie des IPOs technologiques (Snowflake, Airbnb, Doordash…) ou la spéculation sur les biotechs impliquées dans la recherche de vaccins sont autant de facteurs alimentant cette crainte.
Au-delà des actions, dont le rebond et les records de fin d’année ont suscité beaucoup d’étonnement, la plupart des classes d’actifs susceptibles d’apporter du rendement semblent en zone de bulle : immobilier, or, crypto-actifs ou autres actifs rares.
Les taux bas et les injections massives de liquidités laissent peu d’alternatives. Il est plus que jamais nécessaire de placer ses économies sur des supports à risque, car l’épargne sans risque ne rapporte plus, et la crainte d’un retour de l’inflation encourage à placer sur des actifs productifs comme les actions. Ce nouveau phénomène est souvent appelé TINA pour There Is No Alternative.
Cette situation pourrait perdurer. Les banques centrales renouvelant régulièrement leur volonté de maintenir les taux bas pour favoriser la reprise. Mais attention, si l’inflation repart à la hausse et que les marchés sont en surchauffe, les banques centrales pourraient être tentées de stopper les programmes de rachat d’actifs plus tôt que prévu, voire de relever les taux d’intérêt. Si cela ne semble pas être pour cette année, c’est probablement le principal risque de baisse pour les marchés actions. Cependant, les gouvernements, qui ont levé des montants de dette publique historiques pour faire face à la crise, auront tout intérêt à faire pression pour maintenir les taux bas et limiter la charge de la dette sur leurs budgets.
Actuellement, les investisseurs anticipent une hausse des taux de la Fed au deuxième semestre 2023.
Dans ce contexte, faut-il rester investi ?
L’exubérance irrationnelle des marchés
Une bulle explose rarement quand on s’y attend le plus, et elle peut durer bien plus longtemps qu’on n’aurait pu l’imaginer. Ainsi, Alan Greenspan, ancien Directeur de la Fed pendant les années 90, évoquait “l’exubérance irrationnelle” des marchés financiers dès décembre 1996 mais la bulle internet n’a éclaté qu’en 2000. Entre temps, l’indice Nasdaq a été multiplié par 4 :
Indice Nasdaq Composite (1994-2005)
Personne n’a de boule de cristal et il est impossible de prévoir le timing de la prochaine correction des marchés. Avec la faiblesse des rendements actuels sur les obligations, il existe peu d’alternatives affichant un meilleur couple risque / rendement que les actions.
Rester investi mais garder la tête froide
Il nous paraît donc pertinent de rester investi sur les marchés actions tout en faisant preuve de précaution. Ainsi, si vous avez réalisé des bénéfices exceptionnels cette année sur des valeurs hyper spéculatives (ex : Tesla), il vaut peut être mieux prendre tout ou partie de ses bénéfices pour les récupérer en cash ou les ré-investir sur des indices diversifiés ou des valeurs moins risquées.
De même, compte tenu du niveau élevé des valorisations actuelles, il peut être intéressant de garder une partie de son portefeuille en cash pour pouvoir ré-investir si les indices actions venaient à subir une baisse de 10% ou plus. Cela permet de s’enlever une partie du stress lié à la volatilité et de garder une poche d’opportunité.
S’attendre à une performance moins exceptionnelle
L’année 2021 devrait être celle de la normalisation. Pour ceux qui ont commencé à investir en 2020, et en particulier depuis le printemps, il faut avoir conscience que la volatilité des marchés et les gains réalisés ces derniers mois sont exceptionnels. Nous devrions assister à l’avenir à un retour à des performances plus en ligne avec les performances historiques des marchés actions. Ceux qui voudront à tout prix maintenir des performances extraordinaires risquent de prendre des risques démesurés et de se positionner sur les titres qui corrigeront le plus lors de la prochaine correction.
Nous vous proposerons la semaine prochaine nos thématiques d’investissement pour cette année, pour le recevoir abonnez-vous gratuitement si ce n’est pas déjà fait.
Par Guillaume Lartigau et Julien Saint Georges,
Co-fondateurs d’Axel : l’indépendance au service de votre patrimoine
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