Crédits : Mark Finn
En raison de la forte chute des marchés en février / mars, causée par la crise sanitaire que nous traversons, et du confinement qui fait que de nombreux français ont plus de temps libre, les particuliers s’intéressent massivement à la bourse depuis quelques semaines. Les courtiers en ligne sont submergés de demandes d’ouverture de compte et les délais d’ouverture s’allongent.
Comme souvent dans ces périodes de forte volatilité, beaucoup de particuliers vont se casser les dents. Nous voyons beaucoup de français se lancer en investissant sur quelques titres qu’ils estiment solides en pensant qu’ils rebondiront rapidement. Beaucoup d’investisseurs néophytes visent des profits à court terme et se lancent sans réelle stratégie et parfois en ciblant des sociétés très spéculatives par nature (ex : biotechs), le tout dans un marché très volatile. Ce phénomène nous a poussé à lancer ce nouveau format de newsletter afin de mettre en avant l’approche de l’investissement qui nous semble la plus adaptée pour des investisseurs particuliers : profiter de la performance des marchés financiers sur le long terme tout en limitant les risques.
Dans ce premier article, nous vous proposons de découvrir les 3 principales formes de gestion qui s’offrent aux investisseurs particuliers : le stock picking, la gestion active et enfin la gestion passive.
Le stock picking
Le stock picking consiste à sélectionner des actions de sociétés dans lesquelles l’investisseur va investir en direct, c’est à dire sans recourir à un fonds d’investissement géré par un tiers, qu’on appelle un gestionnaire d’actifs. L’investissement sera réalisé via un Plan d’Epargne en Actions, un Compte-Titres ou plus rarement une assurance-vie.
Il s’agit du choix privilégié de nombreux “boursicoteurs” qui gèrent eux mêmes leur portefeuille de titres. Pour les sélectionner, ces investisseurs peuvent avoir recours à de nombreux critères qui dépendent de leur horizon d’investissement (long terme vs. court terme) et du temps qu’ils souhaitent consacrer à l’analyse. Les investisseurs long terme vont davantage effectuer une analyse fondamentale de la société, en étudiant ses résultats financiers, sa stratégie, son positionnement par rapport à la concurrence ou encore la qualité du management, alors que les investisseurs court terme vont plutôt se concentrer sur une analyse dite “technique” ou “graphique” qui tient compte du comportement de l’action sur un horizon de temps donné et de la psychologie des investisseurs plutôt que d’une approche business.
Une gestion chronophage
Quelle que soit votre approche, investir en faisant du stock picking demande de consacrer du temps à l’analyse de ces actions et de le faire de façon méthodique pour pouvoir comparer les différentes options d’investissement et faire vos choix.
Pour limiter le risque de son portefeuille, il est fortement conseillé de le diversifier, de “ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier”, c’est à dire qu’il vaut mieux investir dans des dizaines de sociétés plutôt que dans seulement 4 ou 5. Ce qui demandera donc un temps considérable pour effectuer toutes ces analyses, et un capital potentiellement conséquent pour pouvoir acheter au moins une action de chacune de ces sociétés.
Un temps de retard par rapport aux professionnels
C’est l’un des arguments les plus souvents mentionnés pour expliquer que les particuliers perdent généralement de l’argent en bourse : ils ont tendance à se lancer lorsque les médias généralistes parlent des performances records de la bourse ou des résultats exceptionnels d’une société. La hausse du cours est donc déjà majoritairement du passé. Au delà de cet aspect, les particuliers ont quasi systématiquement une longueur de retard sur les investisseurs institutionnels. Lorsqu’une nouvelle information survient et vous conduit à vouloir prendre une décision d’investissement, cette information a généralement déjà été reçue et traitée par les investisseurs institutionnels, surtout à l’heure où le trading est largement automatisé, et cette information est donc déjà reflétée dans la valeur de l’action. Les investisseurs particuliers ne disposent pas des ressources permettant d’avoir accès au même niveau d’information que les institutionnels à un instant donné, il sera donc difficile de rivaliser.
Peu de chances de battre le marché
Nous verrons dans un instant que les gestionnaires actifs, c’est à dire des professionnels de l’analyse et de la sélection de titres, sont très peu nombreux à “battre le marché” dans la durée, c’est à dire à faire mieux que leur indice de référence (ex : S&P 500, CAC 40), et ce malgré des ressources bien supérieures à celles d’un investisseur particulier. Dans ces conditions, il est peu probable que vous soyez en mesure d’y arriver et surtout d’y arriver régulièrement chaque année. Alors pourquoi y consacrer autant de temps et d’énergie ?
Multiplication des frais de transaction
Investir dans des sociétés en direct peut coûter cher en frais de transaction. En effet, la plupart des courtiers appliquent des frais de transaction avec un minimum de frais ou des frais par tranches. Par exemple, Bourse Direct, l’un des principaux courtiers en ligne français, facture les ordres de moins de 500€ à 0,99€. Ainsi si vous investissez 200€ répartis sur 4 actions, vous paierez 4 fois 0,99€ de frais de transaction, 3,96 € au total, soit 2% du montant investi. Et ces 2% de frais viendront réduire votre performance puisque in fine vous n’aurez investi que 196€ net des frais. En revanche, en investissant 200€ via un fonds indiciel composé de dizaines de sociétés, vous paierez uniquement 0,99€ de frais de transaction, soit 0,5% du montant investi. Si vous répétez ces investissements tous les mois, l’addition à la fin de l’année peut être assez salée.
Le risque émotionnel
Le stock picking vous conduit à suivre de près l’actualité des sociétés dans lesquelles vous investissez et à créer un attachement émotionnel. Si vous avez investi c’est qu’a priori vous croyez beaucoup en cette société. Plus vous développerez cet attachement émotionnel, plus vous risquez d’avoir un point de vue de plus en plus biaisé et donc de sous-estimer l’impact des mauvaises nouvelles et surestimer l’ampleur des annonces positives. Vous aurez également plus de difficulté à vendre cette société une fois qu’elle sera sur-valorisée ou qu’elle présentera de moins bonnes perspectives de rendements futurs que d’autres investissements potentiels. Et dans le cas où votre investissement ne serait pas aussi positif qu’anticipé, il vous sera également difficile de vendre alors que vous aurez peut-être déjà des pertes potentielles importantes. Pourquoi ? Vendre c’est reconnaître son erreur et cela viendra impacter votre égo. Vous risquez de vouloir conserver des actions d’une société qui serait peut être sur le déclin pour des raisons émotionnelles.
Le plus excitant
Malgré tous les inconvénients cités plus haut et le développement de l’offre de gestion passive, le stock picking continue à attirer les particuliers pour une raison simple : c’est la forme d’investissement la plus excitante. Elle vous pousse à suivre l’actualité des marchés financiers et de sociétés particulières, à bien comprendre leur business model et les dynamiques sectorielles. Cela vous donne de nombreux éléments à partager avec des proches et de quoi alimenter les dîners ou verres avec les copains ou la famille. Et lorsque vous sélectionnez une action et que votre investissement génère des profits significatifs, cela vous apporte de la fierté, quand bien même la part de chance dans ce succès est très significative.
En résumé, le stock picking est clairement déconseillé aux investisseurs particuliers, surtout débutants. Pour ceux qui souhaitent absolument le faire, nous vous conseillons d’y consacrer une faible part de votre portefeuille (10% maximum), en complément d’un portefeuille de fonds très diversifié, et de le faire plutôt pour suivre l’évolution d’une ou quelques sociétés qui vous tiennent à coeur, c’est dire de plutôt le voir comme un centre d’intérêt, un hobby, plutôt qu’une véritable source de performance pour votre portefeuille.
La gestion active
Lorsqu’un investisseur particulier opte pour la gestion active, il délègue les tâches de stock picking à un gérant d’actifs, c’est à dire qu’il fait confiance à des analystes professionnels pour sélectionner des actions (ou d’autres types d’actifs) en contrepartie d’une rémunération (frais de gestion annuels). L’objectif des gérants actifs est de battre leur marché de référence. Par exemple, si vous investissez dans un fonds actif “actions américaines”, le gestionnaire va sélectionner parmi les sociétés cotées américaines celles qui ont selon lui le plus de potentiel, dans l’optique de battre l’indice de marché américain (S&P 500 par exemple).
Gain de temps et moins stressant que le stock picking
Faire le choix de la gestion active permet à un investisseur particulier de déléguer les tâches d’analyse et de suivi très chronophages, surtout lorsqu’on ne dispose pas des ressources, du temps et du savoir faire des professionnels. C’est également moins stressant. Le fait de se reposer sur un professionnel dégage l’investisseur d’une partie du stress. Investir via un fonds devrait par ailleurs vous assurer une meilleure diversification du risque et une moindre volatilité que via un portefeuille de quelques actions géré en direct et vous verrez la performance globale de ce fonds et non “ligne à ligne“, c’est à dire sur chaque titre, ce qui contribue également à réduire le stress.
Une gestion plus dynamique
Un des inconvénients du stock picking est qu’en plus de devoir sélectionner les actions et choisir le bon moment pour investir, vous devrez également décider du bon moment pour sortir de votre investissement. C’est d’autant plus difficile si un attachement émotionnel s’est créé. En passant par des professionnels, ce sont eux qui décideront du moment de vendre telle ou telle action, sur des critères a priori plus rationnels qu’un investisseur particulier, et ils réalloueront le fruit de la vente à une autre opportunité d’investissement. Cette gestion dynamique vous fera gagner du temps et vous évitera des prises de décision difficiles.
Une gestion coûteuse
La gestion active a un coût, en contrepartie de leurs services, les professionnels vous factureront des frais de gestion annuels. En 2017, la moyenne de ceux-ci sur des fonds “actions françaises” était estimée à 1,9% par l’Autorité des Marchés Financiers (AMF). Ainsi, chaque année, le gestionnaire du fonds se rémunérera en prélevant 1,9% du montant qu’il gère pour vous, c’est à dire de la valeur de votre investissement. A travers le temps, ces frais auront un impact majeur sur votre performance en raison de la composition des intérêts. Vous avez donc intérêt à bien comparer le niveau des frais entre les fonds à stratégie comparable :
Exemple d’un investissement initial de 1 000€ rapportant 5% par an avec des frais de 1,9% pour le fonds actif et de 0,25% pour l’ETF
Une performance nette des frais décevante
Les études SPIVA montrent qu’en grande majorité, les gestionnaires actifs n’arrivent pas à faire mieux que le marché, net des frais qu’ils prélèvent, et quand ils y parviennent, ils réussissent très rarement à reproduire cette performance de façon régulière sur la durée : cela montre donc que ce n’est pas totalement grâce à leurs talents d’analystes et que le facteur “chance” a sans doute un impact assez significatif.
Ainsi, à fin 2019, sur une période de 5 ans, près de 81% des fonds actions “Large cap” américains, c’est à dire investissant dans les plus grosses sociétés américaines, ne sont pas parvenus à battre leur indice de référence (S&P 500) net des frais facturés aux clients.
Plus l’horizon d’investissement est long, plus les fonds ont des difficultés à battre le marché et reproduire cette performance année après année.
Source : Spiva Report, end 2019
Si on s’intéresse aux meilleurs gestionnaires de fonds, ceux faisant parti du 1er quartile en termes de performance, moins de 1% de ces fonds ont réussi à se maintenir dans le 1er quartile sur une période de 5 ans, et même aucun fonds sur le segment Large Cap (plus grosses capitalisations boursières).
Source : Spiva Persistence Scorecard, end 2019
On peut donc estimer qu’il y a effectivement une part de chance dans cette réussite mais aussi que regarder les performances passées des fonds actifs n’apporte aucune garantie quant à la performance future.
Il est donc difficile pour les gérants actifs de justifier une telle rémunération si elle ne permet pas de faire au moins aussi bien que le marché net des frais facturés à l’investisseur. Ce phénomène explique pourquoi de nombreux investisseurs se tournent de plus en plus vers la gestion passive, dont nous parlerons dans quelques instants.
Une gestion vraiment active ?
Parmi les gestionnaires actifs, il y a les bons élèves, qui disposent d’une véritable stratégie active et justifient donc leur rémunération par un travail d’analyse et de sélection (indépendamment de la performance) et il y a les mauvais élèves, les gestionnaires qui se présentent comme actifs mais qui en réalité ont un portefeuille très proche des indices de référence malgré des frais environ 10 fois supérieurs à ceux d’un fonds indiciel.
Ainsi, en 2017 l’organisation Better Finance a établi une liste des fonds actifs qui seraient “potentiellement de faux fonds actifs” dont les résultats sont jugés trop proches de leurs indices de référence. Si vous choisissez d’investir via un fonds actifs, attention donc à bien sélectionner ces fonds et notamment à bien lire le Document d’Information Clés pour l’Investisseur (DICI).
Ainsi, investir via des fonds actifs est moins chronophage et cela peut être rassurant de déléguer les décisions d’investissement à des professionnels. Cependant, le coût élevé de ces fonds et les faibles performances historiques nettes des frais prélevés ne plaident pas réellement en leur faveur face à la gestion passive, notamment lorsqu’on souhaite investir sur des segments de marchés très larges (actions monde, europe ou france par exemple). Il peut être intéressant de choisir un fonds actif pour investir sur des marchés de niche pour lesquels vous trouverez moins de fonds passifs ou si vous avez une stratégie spécifique (minimiser la volatilité par exemple).
La gestion passive
La gestion passive consiste à investir dans des fonds qui répliquent la performance d’un indice boursier donné. Ainsi, l’épargnant choisit un indice, le marché des actions aux Etats-Unis par exemple, ou un secteur et/ou une géographie particulière, et investit via un fonds qui suit cet indice. L’objectif de ce fonds est donc d’offrir la même performance que celle de son indice de référence. Comme le fonds se contente de répliquer la performance de l’indice sans analyse spécifique des titres, ces fonds sont très peu chères avec des frais de gestion annuels de l’ordre de 0,05% à 0,4% généralement, selon les indices répliqués.
L’option privilégiée pour investir de façon passive est généralement d’investir via des Exchange Traded Funds (ETFs), des fonds d’investissement eux même cotés en bourse, comme une action, et qui répliquent la performance d’un indice. Ainsi, en achetant une part d’un ETF S&P 500 à 100€ par exemple, il est possible de s’exposer à la performance des 500 sociétés qui composent le S&P 500 avec seulement 100€ et avec des frais de gestion très faibles.
Un essor phénoménal
Les ETFs ont connu un développement exponentiel ces dernières années, notamment aux Etats Unis. Comme expliqué précédemment, les études montrent que les gestionnaires actifs ne parviennent que rarement à battre le marché sur longue période, il semble donc inutile de payer davantage de frais pour faire appel à leur expertise plutôt que de suivre le marché de façon passive en investissant dans un ETF. Ce constat a changé les pratiques de nombreux épargnants américains et provoqué des flux massifs des fonds actifs vers les fonds passifs :
Ce phénomène a poussé de nombreux américains à se tourner vers les ETFs et en août 2019, pour la première fois, la gestion passive (ETFs et fonds indiciels) a dépassé la gestion active, avec 4 271 milliards de $ investis contre 4 246 pour les fonds actifs. La gestion passive et les ETFs se développent également en Europe, et dans une moindre mesure en France car ces produits sont peu mis en avant par les banques françaises et les conseillers en gestion patrimoine, car peu rentables pour eux alors qu’ils peuvent percevoir des commissions plus importantes en vendant des fonds actifs (notamment via les Unités de Compte des assurance-vie).
Un mode de gestion efficace
La gestion passive est un mode de gestion particulièrement efficace par rapport à la gestion active et au stock picking. Elle permet de minimiser les frais de gestion, de réduire le temps consacré à l’analyse et aux décisions d’investissement et de bénéficier de la performance des marchés sur le long terme. Le fait de suivre un indice soulage également des décisions de vente. Les indices sont régulièrement mis à jour maintenant ainsi une dynamique positive pour votre portefeuille d’investissement. Prenons l’exemple du CAC 40, lorsque la capitalisation boursière d’une société a chuté sur une longue période et que celle-ci ne fait plus partie des 40 principales capitalisations boursières françaises, cette société sera écartée du CAC 40 et remplacée par une société dans une dynamique a priori plus positive.
Ainsi, depuis 2017, Atos, STMicroelectronics, Hermes, Dassault Systèmes et Thales ont remplacé Klépierre, Nokia, LafargeHolcim, Solvay et Valeo.
Beaucoup de possibilités
Le marché des ETFs, et des indices, s’est considérablement développé ces dernières années, de sorte qu’il existe aujourd’hui de très nombreuses possibilités. Au delà des indices nationaux, il existe des ETFs permettant d’investir dans la plupart des zones géographiques (Monde, Europe, Emergents, Etats-Unis, Asie-Pacifique, etc..), en actions ou en obligations, sur à peu près tous les secteurs et sur des géographies différentes et de plus en plus avec des thématiques (Low Carbon, Gender Equality, Smart city, etc.). Attention cependant, en investissant sur des thématiques de niches, vous risquez d’investir sur des ETFs peu diversifiés (si peu d’entreprises cotées sur cette niche) et parfois peu liquides. En rentrant dans une logique de sélection de secteurs ou zones géographiques, vous entrerez également dans une gestion que l’on pourrait qualifier de semi-passive, au sens où vous ne sélectionnez pas directement les actions ou obligations des sociétés dans lesquelles vous investissez mais vous sélectionnez tout de même un certain univers d’investissement (le secteur ou la zone géographique en question) : ainsi la démarche d’investissement n’est jamais totalement passive.
Un minimum d’implication nécessaire
Il existe plus de 5 000 ETFs disponibles et sur les principaux indices (MSCI World ou S&P 500 par ex), il existe beaucoup d’ETFs disponibles. Il est donc nécessaire de les comparer pour éviter de choisir les ETFs de moins bonne qualité. Nous verrons dans les prochains articles des exemples d’indices boursiers et les critères à analyser pour sélectionner un ETF une fois que vous avez choisi un indice sur lequel investir.
Cette démarche vous prendra donc un petit peu de temps au moment de la constitution de votre stratégie puis quelques minutes par mois pour passer vos ordres si vous investissez mensuellement.
Un investissement peu excitant
Vous l’aurez compris, la gestion passive présente de nombreux atouts pour les investisseurs particuliers mais son principal défaut est sans doute qu’il s’agit d’un mode d’investissement peu excitant. Si vous avez un portefeuille constitué d’un ETF Actions Monde ou de quelques ETFs sur différentes zones géographiques, vous investissez dans des centaines de sociétés cotées et n’avez pas besoin de vous souciez de la performance de telle ou telle société. Cela ne pousse pas autant à s’intéresser aux résultats des sociétés et aux dynamiques de l’économie que le stock picking, ce qui peut être frustrant pour certains. Mais c’est également un atout pour de nombreux investisseurs qui à trop suivre l’actualité économique et regarder quotidiennement l’évolution de leur portefeuille seraient plus enclins à agir sous le coup de l’émotion, souvent au détriment de la performance sur le long terme.
Les avantages et les inconvénients de la diversification
Les ETFs permettent d’investir de façon diversifiée même avec un montant d’investissement de départ assez faible, ils sont donc une formidable opportunité de s’exposer à la performance des marchés financiers dans leur ensemble. La contrepartie, c’est que le rendement espéré s’en trouve nécessairement impacté. Un ETF répliquant la performance du S&P 500 n’aura pas la même volatilité que le titre d’une société biotech qui pourrait tripler sur une année comme voir son cours divisé par 3. Les ETFs sont donc plutôt à utiliser dans une logique d’investissement long terme et non destinés au trading court terme, activité qui a d’ailleurs plus de chance de faire perdre leurs économies aux particuliers que l’inverse. Il ne faut donc pas s’attendre à des miracles sur quelques mois mais plutôt à une performance sur le long terme (environ 6,5% par an net d’inflation entre 1900 et 2018 pour les actions américaines par exemple).
En résumé, la gestion passive est un excellent moyen d’investir sur les marchés financiers dans une optique de long terme. Elle permet de commencer à investir de façon diversifiée avec un capital réduit et des frais faibles.
La gestion passive est généralement l’option la plus efficace pour les investisseurs particuliers, sauf cas spécifiques, c’est d’ailleurs ce que recommande Warren Buffet pour les investisseurs particuliers alors qu’il est pourtant un champion du stock picking depuis des décennies. Pour ceux qui veulent absolument approfondir leurs connaissances, suivre de près l’évolution des marchés et des sociétés, une part limitée de stock picking peut être une option. Vous pouvez investir dans quelques sociétés que vous avez envie d’analyser et de suivre en détail, dans lesquelles vous croyez. Ce qui vous poussera à vous y intéresser et à les suivre de plus près. Cela peut donc être un complément à un portefeuille composé d’ETFs avec un montant alloué raisonnable (moins de 10%) compte tenu du risque plus élevé par rapport à un portefeuille diversifié. Mais considérez vraiment cela comme un centre d’intérêt en gardant en tête que l’essentiel de votre performance viendra plutôt de la gestion passive sur le long terme.
Nous verrons dans le prochain article comment sélectionner un indice boursier avant dans les prochaines semaines de s’intéresser aux critères pour sélectionner un ETF.
Si vous avez apprécié notre 1er article, n’hésitez pas à partager Step by step autour de vous.
Par Guillaume Lartigau et Julien Saint Georges, co-fondateurs d’Axel : l’indépendance au service de votre patrimoine
Vous avez raté nos précédents articles ? Retrouvez-les ici :
#1 Stock picking, gestion active ou gestion passive : comment investir ?
#2 Sur quel indice boursier investir ? Comment analyser un indice ?
#3 Comment choisir un ETF ? (1ère partie)
#4 Comment choisir un ETF ? (2e partie)
#5 PEA, compte-titres, assurance-vie : avec quel type de compte investir ?
#6 Quelle plateforme d'investissement choisir ?
#7 Comment passer son 1er ordre en bourse ?
#8 Investissement Responsable : comment s'y retrouver parmi les différentes approches ?
#9 Investissement Responsable : 3 exemples d'ETFs
#10 Chute de Wirecard : l’importance de la diversification
#11 Investissements en dollars : comment gérer le taux de change ?
Merci de partager un contenu aussi qualitatif au plus grand nombre, continuez comme ça
Bravo pour cet article passionnant et d'une clarté remarquable !